Kinshasa, les dispositifs d’urbanisme a l’épreuve de la fabrique urbaine. Le regard d’un urbaniste

Résumé

A la suite de l’article sur les écueils de la mise en œuvre de planification urbaine de Kinshasa, la présente étude analyse à son tour l’usage des dispositifs mobilisés par les acteurs lors du processus de la production urbaine et fait une lecture de la fabrique urbaine qui en est la résultante. Dans un contexte marqué par des difficultés de maitrise et de contrôle du développement urbain de la ville de Kinshasa, de nouveaux enjeux apparaissent et engendrent des nouvelles formes de gouvernance décrites souvent comme « informelles ».
Alors qu’il s’observe une certaine déliquescence de l’État qui ne serait pas capable de conduire la planification et la régulation urbanistique et en même temps une négociation permanente entre les acteurs de l’urbanisme, du foncier, …, dans un contexte postcolonial, cet article explore les interactions qui existent entre les logiques officielles (instruments d’urbanisme) et les dynamiques sociales (la ville appropriée par les habitants).
Il en ressort clairement une hybridité dans l’usage des dispositifs de la part des acteurs (publics et privés). Mais plutôt que d’entrer dans un urbanisme de déploration à travers ce qui est généralement décrit comme chaos, de l’informel et une absence d’urbanisme, cette étude réfléchit en prospective à la fabrique urbaine réelle et non celle idéalisée en suggérant en premier lieu la recherche de la compréhension de l’activité foncière et immobilière et de cet urbanisme aux mains des intermédiaires en vue de la coproduction des instruments adaptés à cette réalité urbaine et à sa gestion au quotidien.