Le 23 mai 2024, lors de la rencontre intitulée « Agriculture urbaine, santé, architecture et planification spatiale à Lomé », organisée par Akuto Akpedze Konou et Jérôme Chenal, nous avons présenté la nouvelle version de l’African Cities Journal. Cette rencontre a regroupé un public très varié d’acteurs dans les domaines de la planification et des études urbaines au Togo.

Objectifs

Nous avons profité de leur présence pour approfondir nos connaissances sur les intérêts du public cible de la revue. L’objectif général de cette présentation de l’African Cities Journal était de discuter de notre proposition d’une revue transdisciplinaire avec un échantillon du public cible, c’est-à-dire, chercheurs, professeurs universitaires, étudiants-doctorants, professionnels et représentants d’agences gouvernementales actifs dans les domaines de la planification et des études urbaines. Plus précisément, nous avons cherché à répondre aux questions suivantes, à l’aide de la participation active du public (17 personnes) :

  1. Quels seraient les thèmes prioritaires concernant les villes africaines ?
  2. Quels types de communication (formats) seraient préférés pour s’informer sur les défis des villes africaines ?
  3. Il y aurait-il de l’intérêt pour une formation à la rédaction scientifique ? (Question surtout adressée au public académique)

Déroulement de la rencontre

Dans un premier temps, Stéphane Tekouabou Koumetio et Vitor Pessoa Colombo (éditeurs de la revue) ont livré une présentation de 20 minutes sur la revue et ses différents aspects, notamment, les formats variés de communication visant tant des travaux académiques que des contributions de professionnels de l’urbain. La présentation a été livrée dans un format interactif, ponctuée par des sondages menés à l’aide de la plateforme Mentimeter, qui permet de visualiser les réponses des participants en temps réel. Après la présentation, Tekouabou Koumetio et Pessoa Colombo ont animé une discussion de 40 minutes avec les participants, pour cueillir des points de vue plus détaillés sur les ambitions de la revue et ses formats de communication, ainsi que sur des aspects pratiques concernant la soumission d’articles (processus d’évaluation et coûts engendrés).

Résumé de la discussion

Concernant les thèmes considérés prioritaires, 16 personnes ont répondu au sondage. Les deux mots-clés mentionnés le plus souvent étaient : “ville durable” et “santé”. Alors que les notions de “durabilité” et de “développement durable” englobent une vaste palette de thèmes et défis de différentes natures, la notion de “santé” dans le contexte des villes africaines est, elle, relativement précise, s’intéressant à la qualité de vie offerte par les différents environnements façonnés par les communautés. Nous constatons donc que, parmi les plusieurs questions de durabilité passibles d’être mises en avant, la santé en ville ressort comme un thème principal, du moins dans le contexte togolais.

Concernant les différents formats pour communiquer des résultats scientifiques, 14 personnes ont répondu, avec une majorité (n=9) optant pour un format “classique” (texte), suivi d’un nombre non négligeable de votes (n=5) préférant des formats multimédia (vidéo ou audio/podcast). Cela suggère que, afin de maximiser la diffusion du savoir scientifique en brisant la “bulle” académique, ’il est important de varier les formats de communication et, pourquoi pas, investir sur la “vulgarisation” scientifique. De fait, il s’est avéré crucial de renforcer les ponts entre l’académie et la “pratique”. Lors d’un sondage avec 15 participants, l’écrasante majorité a affirmé que la prise de décision dans la planification urbaine ne se faisait pas avec toutes les informations nécessaires. Cela confirme la nécessité de promouvoir des plateformes transdisciplinaires d’échange de savoir.

Enfin, concernant la rédaction scientifique, nous avons observé une réelle nécessité de formation de la part des jeunes chercheurs, mais pas seulement. Dans l’ensemble des 17 participants ayant répondu à la question “de 0 à 10, quel est votre niveau d’aisance avec la rédaction scientifique?”, nous avons obtenu une moyenne de 5.9 sur 10, un résultat plutôt médiocre. Durant les discussions, plusieurs étudiants-doctorants et assistants post-doctoraux ont fait part de leur manque d’aisance dans la rédaction scientifique et de la nécessité d’un suivi plus approfondi de chercheurs expérimentés. Notamment, ils ont communiqué leur frustration d’avoir une soumission article refusée sans explications plus précises de la raison du refus (par exemple, indication précise des défauts et/ou conseils concrets pour améliorer l’article).

Conclusion et perspectives

Cette rencontre transdisciplinaire à Lomé a été très constructive et utile pour l’amélioration de l’African Cities Journal, permettant des prises de décision informées sur la base des préférences et préoccupations du public cible de la revue. Dans ce sens, durant cette phase initiale de relancement/reconfiguration de la revue (2024-2025), il serait important d’organiser davantage de rencontres transdisciplinaires de cette nature, visant à la fois la promotion et le renforcement de la revue dans différents contextes africains.