La morphologie urbaine de la médina entre flux migratoire et hygiène urbaine : du 19e au milieu du 20e siècle : cas de la ville de RABAT
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Résumé
L’histoire urbaine du Maroc s’est construite autour de dynamiques migratoires complexes, aussi bien internes qu’externes, qui ont reconfiguré la morphologie des villes en instaurant une nouvelle manière d’habiter la médina, particulièrement durant la période coloniale. Avant le protectorat, la médina était façonnée par des préceptes religieux et des pratiques communautaires assurant un équilibre sanitaire, en lien avec la stabilité démographique de la population. Toutefois, avec l’installation du protectorat français, cet équilibre est rompu. D’une part, la venue de colons a provoqué une recomposition des espaces urbains avec la création de villes nouvelles européennes où l’hygiène publique était au cœur de l’aménagement, suivant le contexte mondial du « mouvement hygiéniste ». D’autre part, la migration massive des populations rurales marocaines vers les médinas en quête de vie meilleure et d'opportunités de travail, a transformé le cadre de vie traditionnel, ce qui a entraîné une forte pression sur les infrastructures sanitaires de la médina. Cette pression démographique a dégradé progressivement la médina, entraînant un déclin de la qualité de vie, en altérant la santé publique ce qui a créé les conditions propices à la propagation des maladies.
Cet article analyse l’impact des migrations sur la morphologie urbaine des habitations de la médina de Rabat, en mettant en lumière les transformations des pratiques de la manière d’habiter la maison médinale (partition, surélévation, division…) et leur relation directe avec l’insalubrité. Ce travail s’inscrit dans une perspective historique et architecturale, visant à mieux comprendre l’impact des mouvements migratoires sur le développement et l’hygiène urbaine.
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