Décentralisation au Cameroun : quelle place pour la gouvernance urbaine ?
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Comment le Cameroun répond-il à ses engagements pris lors d‘Habitat III pour une nouvelle gouvernance urbaine ? Le processus de décentralisation engagé depuis janvier 1996 par le gouvernement camerounais serait une réponse, mais cette réponse est-elle suffisante et quelles sont les limites rencontrées ? Cette réflexion s’appuie sur une approche historique. Les principaux facteurs conduisant à une gouvernance efficace ont prioritairement été examinés. Les recherches documentaires confrontent les textes officiels encadrant la décentralisation, les discours et les faits des acteurs (représentant de l’État, élus locaux et citoyens). L’étude met en évidence des avancées obtenues à la suite de tentatives de résolution de crises sociopolitiques (tripartite et Grand Dialogue National); mais le mécanisme de décentralisation demeure contrôlé par le gouvernement national, limitant la gouvernance au niveau local. Au Cameroun, l’héritage du système colonial d’administration français, différent du système anglais, a conditionné et conditionne encore la gestion des circonscriptions territoriales. Bien que leur légitimité soit reconnue dans les textes de loi, les élus locaux restent inféodés aux représentants de l’État (Préfets) et les conflits entre les divers acteurs perdurent. Les articles de lois encadrant la décentralisation se contredisent subtilement, d’autres ne sont pas strictement appliqués et d’aucuns en attente de décrets d’application. En outre, reste à définir, le cadre pour la reddition des comptes par les gouvernements urbains, une gestion transparente des municipalités et une véritable participation citoyenne. Enfin, les élus locaux devraient davantage jouer un rôle dans le recrutement de l’équipe managériale et la définition des politiques du FEICOM.
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